Le problème — politique — du rapport entre l’Église et l’État, a toujours fait l’objet de controverses passionnées que notre temps n’a ni oubliées ni résolues. Il est conditionné par le problème — métaphysique et théologique — du rapport entre nature et surnature. Pour que le service du bien commun politique immanent ne soit pas antinomique du service du souverain bien transcendant, il est nécessaire de reconnaître, dans le désir naturel du bien commun, une anticipation de soi du désir de Dieu, lequel, dans cette perspective, doit avoir un fondement naturel, sans pour autant que la grâce devienne jamais exigible (déviation moderniste). À cette seule condition, la transfiguration surnaturelle — par la grâce liée à la foi, ainsi à la Révélation — de l’ordre naturel, se dispense de faire valoir, selon une déviation surnaturaliste dialectiquement gravide de réactions naturalistes, ses exigences au détriment de celles de l’ordre naturel. Dans Désir de Dieu et organicité politique, sont évoqués les réquisits logiques et métaphysiques susceptibles de satisfaire à cette condition. Le lecteur voudra bien noter que si cette condition était satisfaite, les tensions conceptuelles, affectives et pratiques entre milieux monarchistes et fascistes, catholiques et néo-païens, traditionalistes réactionnaires et nationalistes révolutionnaires, seraient considérablement apaisées ; c’est d’un tel apaisement que pourrait résulter une unité d’action nécessaire à l’écrasement de la subversion polymorphe dont se meurt notre monde physique et spirituel.L’auteur développe ici des thèmes déjà abordés dans Pour une contre-révolution révolutionnaire, en insistant sur certains points qui alors n’avaient pas fait l’objet d’une attention particulière.